Je ne suis pas du milieu agricole, mais j'ai toujours été attirée par les animaux et la campagne. J'ai donc fait un BTS Productions Animales (2001-2003) durant lequel j'ai découvert l'élevage. Cela m'a plu et je me suis sentie à l'aise. J'ai découvert différentes productions et mon choix s'est porté sur le lait. Lors d'un de mes stages d'apprentissage, mon maître de stage m'a conseillé de m'intéresser de plus près à la production caprine.
A la fin de ma formation, j'ai voulu faire mon stage 6 mois avant l'installation pour entrer dans le cursus JA (Jeunes Agriculteurs). Je suis donc partie 1 an en Tasmanie (2004-2005), avec l'organisme SESAME sur une exploitation bovine laitière et caprine laitière sans transformation. N'étant pas du milieu agricole et n'ayant qu'une brève expérience pratique du métier, j'ai estimé qu'un an était le minimum à rester sur l'exploitation pour s'enrichir un maximum. Là j'ai pu travailler sur les deux productions et les comparer ; me rendre mieux compte de tout ce que le métier implique et surtout vers quelle production réellement j'avais envie de me diriger. Mon objectif était de reprendre une exploitation à mon retour en France.
Etant originaire de Bordeaux, j'avais pensé m'installer du côté du Lot ou Lot et Garonne. A mon retour, j'ai donc rencontrer des éleveurs qui cherchaient à céder leur exploitation par le biais du répertoire à l'installation. Beaucoup d'entre eux m'ont chaleureusement accueilli et guidé dans mon projet. Sur leur conseil je suis donc partie sur une création plutôt qu'une reprise d'exploitation. Par ailleurs la reprise peut s'avérer plus coûteuse qu'une création, selon les cas et les occasions qui se présentent à nous.
Le cours de la vie a fait que je me suis retrouvée en Haute-Marne (2006) avec toujours ce projet d'installation. Là j'ai entrepris divers démarches pour essayer de faire décoller mon rêve :
J'ai tout d'abord été très surprise de découvrir que je ne me trouvais pas dans une région à chèvres d'une part, et que trouver des terres pour s'installer n'allait pas être des plus simple d'autre part. J'ai donc dû m'adapter et remettre à jour mon projet. J'entends par là envisager la création d'un atelier de transformation fromagère (atelier non envisagé dans le projet de départ).
C'est là que la motivation entre en jeu. A force de persévérance dans mes recherches, j'ai repris contacte avec la technicienne de la chambre (Avril 2008), et de fil en aiguille elle m'a proposé d'aller rencontrer un couple qui partait en retraite, ayant un laboratoire à disposition. Cela était un début, mais encore fallait-il trouver des terres pour construire le bâtiment d'élevage. Le laboratoire servait à la transformation de canards, il n'y avait donc pas de bâtiments adaptés aux chèvres. La chance a continué à me sourire, car en leur exposant mon cas ils m'ont également proposé 4 ha qu'ils possédaient encore. Cette proposition paraissait être plus qu'idéale, car dans cette situation la construction d'un laboratoire n'était plus à envisager. De là, la mise en place du projet a pu réellement démarrer. J'ai enfin pu entamer mon parcours à l'installation.
Le diplôme en main et le stage 6 mois effectué, il ne me restait plus qu'à faire mon stage 50 heures à la chambre (Octobre 2008), une formation de transformation fromagère de 7 semaines à Poligny dans le Jura (de Novembre 2009 à Avril 2010), et la constitution d'un AUDIT (Novembre 2008). La réalisation de l'AUDIT n'a pas été sans embûches. Il n'existait pas beaucoup d'exploitations de référence sur le département. Cela a demandé beaucoup de recherches et de réorientation du projet afin d'être cohérent et et au plus proche de la réalité. Pour ma part, j'ai demandé la participation de plusieurs acteurs :
L'objectif étant d'avoir une vision la plus large en étudiant toutes les facettes du projet (technique, pratique, commerciale, aménagement, économique-fiancière, etc...).
La mise en place de cet AUDIT m'a également permis de faire appel à des subventions auprès du Conseil Général et Régional :
Entre le jour oł j'ai pu trouver de quoi m'installer et la réalisation du projet, près de 1 an et demi se sont écoulés. Mon parcours lui a réellement duré 6 ans jusqu'à mon installation effective. Ce qui m'a permis de vraiment mûrir mon projet et de tester ma motivation.
Durant votre parcours n'hésitez pas à solliciter les personnes actrices de votre projet, les relancer sans cesse et ne pas attendre après elles. Essayez de rencontrer un maximum d'agriculteurs; les échanges apportent énormément et font évoluer votre projet.
Bien prendre le temps de passer les appels nécessaires et, de faire les démarches utiles et bénéfiques à votre projet, sans remettre à plus tard (car plus tard équivaut à trop tard dans bien des cas !)